Les experts de l’intelligence artificielle et de la robotique en Tunisie ont réussi à créer le premier robot utilisé pour la télémédecine, la téléprésence et la surveillance des malades, et ce, afin d’aider à gérer les épidémies de virus comme la pandémie de coronavirus.
Après le robot PGuard qui a été installé sur l’avenue Habib-Bourguiba à Tunis pour faire respecter le confinement aux Tunisiens, deux nouveaux robots sont en cours de développement par Enova Robotics, la première entreprise du continent africain qui conçoit, fabrique et commercialise des robots de service.
Faire le ‘’tri’’ entre les malades
Dans une déclaration accordée à La Presse, Anis Sahbani, fondateur d’Enova Robotics, indique que le premier robot aura comme mission principale la détermination du risque d’être infecté par le coronavirus. « Confrontés à un afflux de plus en plus massif de patients atteints du coronavirus, les hôpitaux sont au bord de l’implosion. Pour faire face, on a évoqué l’idée d’un ‘’tri’’ des malades à l’entrée des hôpitaux. Le robot sera capable de donner un score représentant les risques d’être atteints par le coronavirus en mesurant la fièvre », précise-t-il, ajoutant que cette innovation est une collaboration avec la start-up ICompass, qui a développé le ChatBot Aziza, dédié à l’information du public sur le Covid-19.
Sahbani a, en outre, précisé que ce robot sera capable de répondre à certaines questions liées au coronavirus. « Lorsqu’on entre dans une salle d’attente d’hôpital, au lieu de rencontrer un humain, on va rencontrer un robot qui est en mesure de vous aider et de répondre à vos questions. Cela est tout à fait pertinent pour ce qui se passe aujourd’hui, puisque cet outil pourrait réduire le risque de la transmission du virus entre le staff médical et paramédical de l’hôpital », souligne-t-il.
Le jeune startuppeur ajoute que le premier robot sera installé à l’hôpital de La Marsa vers la fin de ce mois. D’ici le mois de mai, quatre autres seront installés dans d’autres établissements sanitaires.
Télémédecine, téléprésence et surveillance des personnes isolées
Le deuxième robot sera baptisé Veasense et va assurer la télémédecine, la téléprésence et la surveillance continue des personnes isolées atteintes de coronavirus. « Dans le cadre du soutien aux efforts des autorités concernées pour faire face à l’épidémie de coronavirus et afin de renforcer les moyens de protection au sein des établissements hospitaliers, Dräxlmaier a fait don d’un robot qui sera confié à l’hôpital Abderrahmen Mami à l’Ariana la semaine prochaine. Veasense est destiné à la communication avec les personnes infectées par le virus Covid-19 », indique-t-il.
Fabriqué par Enova Robotics, Veasense permettra, ainsi, aux patients de communiquer avec leurs médecins et leurs familles qu’ils ne peuvent voir ou visiter. Il se déplacera, également, entre les différents patients, évitant au cadre médical le risque d’infection lui permettant de se concentrer davantage sur la lutte contre le virus et de fournir les soins nécessaires aux patients.
En combinant l’intelligence artificielle, l’analyse et les données collectées par le diagnostic, Veasense est en mesure de prédire les maladies futures, développer des médicaments efficaces, changer le comportement de l’effet, sensibiliser et améliorer la qualité de vie des patients. « Grâce à ses capteurs médicaux, Veasense propose la téléprésence, la surveillance continue et la télémédecine. Cela signifie qu’un médecin peut se connecter au robot en cas de besoin et établir un diagnostic préliminaire. Veasense permet ainsi aux gens d’interagir entre eux tout en se déplaçant dans différents endroits », explique Sahbani.